470              MEMOIRES DE PIERRE DB l'ESTOILE.
imprimer par Rolin-Thiçrri ; par laquelle il defendoit aux ecclesiastiques d'aller à Saint-Denis, sur peine d'excommunicment. Fait mine de n s'en vouloir aller. Sur quoi les Estats assemblés U lendemain, M. Du Lau­rens (0 proposa de députer par devers lui, pour le supplier de ne bouger. Mais le president Le Maistre fust d'avis au contraire de le laisser aller, et qu'il ne servoit ici d'autre chose qu'à nous brouiller.
Ce jour, le capitaine Saint-Pol (2) fust receu mares­chal de France.
Le vendredi a3 juillet, les docteurs, mandés à Saint-Denis, entrerent dés le matin en conference avée le Roy sur le fait de sa conversion, Aux argumens des­quels le Roy respond et repliqué si à propos, alleguant les passages de la Sainte Escriture, qu'ils en demeurent estonnés, et empeschés de donner solutions valables à ses questions. Tant qu'un des principaux d'entre eux dist le lendemain à quelcun qu'il n'avoit jamais veu heretique mieux instruit en son erreur, ni qui la de-fendist mieux, et en rendist meilleures raisons.
Quand ils vinrent à la priere des morts, il leur dit : « Laissons là le Requiem; je ne suis pas encore mort, « et si n'ai envie de mourir. » Pour le regard du pur­gatoire, il leur dit qu'il le croiroit, non comme article de foi, mais comme croyance de l'Eglise, de laquelle il estoit fils ; et aussi pour leur faire plaisir, sachant
(-) M. Du Laurens : Honoré Da Laurens, député de Provence. H a fait une relation de la conférence de Suresne, qui a été imprimée en i5g3 et en 1594. — (*) --* capitaine Saint-Pol : Antoine, dit le capitaine Saint-Pol, soldat de fortune. Il s'étoit déclaré, par cri public, comte de Rhetelois, en vertu d'une donation du Pape. Il fut l'un des quatre ma­réchaux créés par le duc de Mayenne. Il avoit deux sœurs : l'âne étoit mariée à M. Tavernier, l'autre à un tisserand.
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